Ștefan S. GOROVEI, TRADIŢIE FAMILIALĂ ȘI MEMORIE GENEALOGICĂ

Buletinul ”Ioan Neculce” al Muzeului de Istorie a Moldovei – XXIII / 2017

Abstract / Résumé

En poursuivant les investigations menées dans le cadre de son projet de recherche généalogique globale concernant l’histoire de sa famille, projet qui débuta en 201361, l’auteur se propose d’examiner un document hautement intéressant et précieux. En juin 1916, un tableau généalogique fut rédigé à Bacău pour fixer les connaissances en matière d’histoire familiale d’une vieille dame, âgée de 90 ans, dont les souvenirs remontaient jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. Ce tableau fut envoyé à Fălticeni, à Artur Gorovei (1864–1951), le généalogiste et l’historiographe de la famille. Celui-ci aurait voulu interroger de plus près ce témoin exceptionnel des temps passés et qui avait connu ses aïeuls. Malheureusement, le lendemain la Roumanie est entrée dans la Grande Guerre et le voyage devint impossible. La vielle dame mourut en 1918, avant que la guerre finisse. Les souvenirs généalogiques de cette femme d’une mémoire très vive dévoilent leur grande richesse en ce qui concerne les ancêtres et les parentés du côté maternel, tandis qu’ils manquent totalement pour le côté paternel. Le témoin s’est avéré très attaché à la famille de sa mère, les Beldiman (une branche plus obscure de cette famille): il connaît bien leur réseau de parentés, pour lequel il apporte des informations non seulement très précises, mais aussi très exactes, qui ont résisté à la confrontation avec les documents de l’époque. Chartes en main, l’ensemble de ce tableau généalogique a pu être vérifié fragment par fragment, parfois corrigé et souvent complété, ce qui a permis de restituer à cette branche des Beldiman un personnage intéressant, copiste (1807) d’une traduction des Pensées du comte Oxenstiern.

Max Jacob (1876–1944) disait qu’„on ne chante juste que dans les branches de son arbre généalogique”. À ses 90 ans, la vieille dame était bien assise dans les branches de ses généalogies et même si certaines aires étaient tombées dans l’oubli ou couvertes par la confusion, on voit qu’elle maîtrisait encore l’ensemble dont elle voulait assurer la transmission.