Tudor-Radu TIRON, MIHAIL VODĂ STURDZA ȘI PROIECTUL CELEI DINTÂI DECORAȚII ROMÂNEȘTI: SEMNUL DISTENCȚIEI A NEPRIHĂNITEI SLUJBE

Revista „Cercetări istorice” – XXXVI / 2017

Abstract / Résumé

Encore à ses débuts, la phaléristique roumaine offre nombre d’informations jusqu’alors inconnues.

Précédant de 14 années l’institution officielle de la médaille «Pro Virtute Militari» (destinée aux survivants de la lutte contre les Ottomans du 13 Septembre 1848) un projet pour l’institution d’un «Signe de Distinction du Service Irréprochable» a été rédigé en 1846, dans la Principauté de Moldavie, sous le règne de Michel Sturdza (1834-1849). Destinée à marquer le douzième anniversaire de l’avènement au trône du prince, la décoration était inspirée par une autre, ayant le même nom et qui avait été fondée par l’empereur Nicolas Ier de Russie en 1827. Calqué sur le Statut de la distinction russe déjà en usage, le projet moldave répondait à plusieurs motivations: consolider la position du prince dans une période de troubles politiques et de transformations sociales, le besoin de susciter des partisans et de récompenser les fidèles. L’ambition du prince Sturdza était de renforcer le prestige de son pays qui était à l’époque sous la suzeraineté de l’Empire Ottoman.

Adapter un règlement russe aux réalités autochtones n’était pas nouveau, alors que la Russie – en tant que protectrice des deux Principautés Danubiennes – avait inspirée de nombreuses pratiques politiques et d’autres normes réglementaires.

Tout comme son modèle russe, la distinction moldave avait le double intérêt de récompenser le mérite et aussi l’ancienneté. Elle devait être conférée après 12 ans de services sans faille, puis actualisée tous les six ans. Réglementée hiérarchiquement, la sélection des candidatures passait par un comité avant d’arriver sur le bureau du prince, le formalisme étant strictement observé. Toujours suivant le modèle russe, cette distinction moldave pouvait être accordée aux militaires mais aussi aux civils.

Nous ne savons pas quels furent les circonstances qui ont décidé le prince à abandonner son idée. Les temps étaient troubles, et à la vérité, il était trop tôt pour une pareille démarche. La révolution de 1848, l’union des deux Principautés et l’avènement au trône du prince Charles Ier de Hohenzollern-Sigmaringen: tous ces événements ont reporté cette initiative jusqu’en 1872. Avec une nouvelle disposition de symboles, l’insigne de 1846 a été finalement instauré, sous le nom de «Signe honorifique pour les officiers», afin de récompenser les 18 et 25 années de service militaire. Cette décoration est à l’origine du «Signe honorifique Au Service de la Patrie», médaille qui est toujours conférée aux officiers roumains, pour 15, 20 et 25 années de service militaire.