ABSTRACT
Cette étude est consacrée à la balançoire, une coutume liée aux fêtes printanières telles la Saint-Georges, les Pâques, le Dimanche de Saint-Thomas, l’Ascension. L’Aiôra est mentionnée en Crète – dès l’époque minoenne – et aussi dans le monde ionien, à Athènes pendant les Anthestéries, fêtes en l’honneur de Dionysos et Erigoné. Il s’agit d’un rite religieux (ou plutôt magique) pour stimuler la fécondité de la nature, non seulement de la vigne mais aussi du monde animal et végétal dans son ensemble. La balançoire était utilisée de même pour apaiser les esprits malveillants, en purifiant l’air des influences néfastes des âmes des morts dont les corps n’ont pas été enterrés, ou des esprits hostiles envers l’homme et la végétation. Le balancement accomplit aussi une importante fonction érotique et matrimoniale.
Les chansons accompagnant ce rite sont étroitement liées, de par leur génétique magique, aux autres chants rituels de glorification, comme les chansons de Noël ou les chants funéraires. L’étude est surtout réservée aux motifs folkloriques roumains de la jeune fille sur une balançoire suspendue aux branches d’un arbre et, respectivement du cerf (ou taureau) portant entre ses cornes une balançoire avec une ravissante pucelle.