ABSTRACT
En ce qui concerne l’ethnologie, le cycle des poèmes La Lilieci ne représente pas − comme l’on affirme souvent dans le contexte de la critique littéraire − un panorama fictionnel du village Bulzeşti, le village artifex, création de l’ironiste qui aspire à rompre avec la tradition. Intégré dans le territoire ethnographique superordonné, l’univers rural projeté par Marin Sorescu montre son adhésion parfaite aux coordonnées universelles du monde traditionnel de l’Olténie. On s’assume, dans ce projet descriptif, la complémentarité des avatars ethnologiques et de leur transformation poétique. Les architextes folkloriques sont des raisonnements pour les liaisons entre la réalité et le texte, ils valorisent le potentiel du quotidien et les expériences originaires auxquelles l’univers imaginaire fait appel. Les paysans de Sorescu n’adoptent pas l’attitude contemplative pour sonder le transcendent; par contre, ils mettent l’accent sur les sens du réel, la vie rituelle et les forts liaisons intracommunautaires.