ABSTRACT
En voulant établir la valeur et les significations du motif décoratif du cheval dans l’art populaire de Vrancea – le noble quatrupède est, à ce que l’on sait, l’un des archétypes fondamentaux que l’humanité a inculqués dans sa mémoire – l’auteur fait une brève incursion dans la mythologie géto-dace, celtique, gréco-romaine et védique, pour mettre en évidence les relations profondes entre le cheval et les autres éléments fondamentaux des mythes anciens et des croyances religieuses – le feu, l’eau, la végétation, etc.
Grâce au contexte culturel et historique tout à fait spécial du Pays de Vrancea à la fin de l’époque des migrations – Xe-XIIIe siècles – une attention particulière est accordée aux réminiscences de la présence prolongée, dans cet endroit, pour une période d’environ trois cents ans, des derniers peuples turco-mongoles, les Petchenègues et les Coumans; comme tous les cavaliers des steppes d’Asie, les Coumans ont conservé, même après la christianisation, les même croyances qui attestaient les relations mystiques entre les gens et certaines espèces d’animaux: le loup, le cheval, le chien.
Au bout de plusieurs siècles après la destruction de l’Evêché Couman de Milcov par les armées de Ginghis-khan, en 1241, des coutumes, telles le marquage des tombes avec des pierres de rivière (stâlki) ou l’installation des crânes de chiens, dans des buts apotropaïques, au milieu des champs de légumes, attestent, très proche de nos jours, les traces „des arrêts” prolongés des derniers migrateurs, dans cette partie de notre pays. Vu l’universalité du motif, il est difficile, selon l’auteur, d’établir une filiation exacte du cheval en tant que motif décoratif célèbre, dans l’art populaire de Vrancea.
Situées presque exclusivement dans la sphère de l’architecture traditionnelle, ces représentations se rangent tout comme celles anthropomorphes, dans le type schématique et abstrait, spécifique à la création plastique paysanne d’une zone où les récurrences de l’art néolithique sont fréquentes. Ce style diffère, pour la plupart des cas, de celui rencontré dans d’autres régions de la Roumanie et il est absolument singulier par rapport aux représentations du cheval dans l’art populaire de l’espace allemand ou russe.