ABSTRACT
L’étude a comme point de départ une formule exorciste fréquente dans les charmes roumains, à l’aide de laquelle le facteur maléfique est jeté dans le monde non-humaine. Dans les formes adaptées à la fonctionnalité esthétique ou rituelle, ce modèle poétique peut être retrouvé dans des chants funèbres, dans les ballades ou dans les contes. La présence, dans l’ordre du discours, du désert et de la forêt infinie, audelà de la civilisation, le monde «renversé», exige le parcours du chemin rituel – ayant une finalité magique – menant des limites jusqu’au centre vital de la communauté archaïque. C’est ainsi qu’on examine les analogies multiples qui s’établissent entre le topos magique roumain et ceux qui sont présents dans d’autres cultures archaïques, et l’influence du modèle cosmologique chrétien superposé au modèle primitif. On considère que le topos paradisiaque et les dîners auguraux présents dans l’imaginaire folklorique sont des moyens pour manipuler les forces surnaturelles, intégrées dans la catégorie de «l’échange-don».