ABSTRACT
Notre article examine la dimension ethnique de l’artisanat paysan du Banat, de la Dobroudja et de la Transylvanie, dans la mesure où les métiers populaires pratiqués encore par des minorités telles les Croates, les Turcs, les Tatares, les Rroms et les Sicules des régions mentionnées peuvent démontrer une représentativité pour l’appartenance culturelle des membres de ces groupes ethniques. Les artisans des nationalités cohabitantes témoignent par leur travail et leurs produits sur leur provenance et appartenance culturelle, exprimant ainsi une sorte de „vision sur le monde” propre aux communautés ethnolinguistiques mentionnées. L’ethnicité est incluse (à côté d’autres thèmes décoratifs) parmi les „ingrédients” qui assurent la qualité des artéfacts et en nourrit l’authenticité. On peut aussi parler d’une symétrie entre le potentiel économique de l’artisanat et l’envergure culturelle de celui-ci. D’un autre point de vue, dans le cas de certaines des minorités ethniques mentionnées, les métiers involuent dans le «champs du travail» rural (avec la réorientation des jeunes vers des professions urbaines ou modernisées d’une certaine manière), alors que la majorité ethnique locale ne soutient pas toujours le développement ou la continuité d’un artisanat populaire.