Dana OLTEAN, ȘTEFAN DIMITRESCU ȘI „VIOARA LUI INGRES” (II). MĂRTURII ALE UNOR MUZICIENI CARE L-AU CUNOSCUT

Buletinul ”Ioan Neculce” al Muzeului de Istorie a Moldovei – XXIV / 2018

Abstract / Résumé

Cet article poursuit les recherches sur la carrière musicale du peintre-violoncelliste Ștefan Dimitrescu (1886-1933), se proposant de compléter les documents d’achives présentés antérieurement par les témoignages de deux célèbres musiciens et chefs-d’orchestre – Antonin Ciolan et Jean Bobescu -, ceci dans le but de lever le doute qui plane sur ses compétences d’interprète. Dans un premier temps, nous nous sommes attachées à reconstituer ses expériences d’apprentissage au Conservatoire de musique de Jassy, en retraçant d’une part la carrière de son professeur de violoncelle, August Moldrich, dont nous avons publié le programme d’études, en évoquant d’autre part l’ambiance des cours de théorie et solfège ainsi que son amitié avec Stavru Tarasov, autre violon d’Ingres, à travers la carte postale que celui-ci lui a envoyée en 1907 et qui a refait surface récemment sur le marché. Dans un second temps, nous avons tenté d’éclairer la question de l’activité musicale du jeune artiste, dépeint dans la littérature comme un musicien se produisant dans des brasseries. Or nous avons découvert qu’il a en réalité joué dans l’orchestre symphonique de la Société Musicale de Iași, dans les entractes du Théâtre National ainsi que dans le restaurant le plus chic, Colosseum Bragadiru, aujourd’hui disparu, dont la façade s’inspirait de celle du Petit Palais de Paris. La liste des 23 membres de cet orchestre a été reconstituée et leurs carrières esquissées. Dans un troisième temps, nous avons cherché des échos de cette activité musicale dans l’oeuvre de Dimitrescu. Nous avons pointé les similitudes entre la loge du restaurant Bragadiru et l’estrade des musiciens figurant dans le tableau Chez Otetelesanu. Nous avons proposé l’analyse d’une illustration publiée en 1926 et restée inédite depuis, qui représente la dramatisation, en partie musicale, de la Nativité et du massacre des Innocents, ainsi que l’interprétation biographique d’une scène de rue exécutée au graphite.