Arthur Gorovei, Nicolas Beldiceanu. L’artiste et l’homme. Un manuscrit inédit
(Résumé)
En 1941, le professeur Ion Simionescu (1873-1944), président de l’Académie Roumaine, demanda à son ami et cousin (par alliance) Arthur Gorovei (1864-1951) d’écrire, pour la collection „Cunoștințe folositoare” (Connaissances utiles), qu’il dirigeait lui-même aux Éditions „Cartea Românească”, la biographie d’une personnalité roumaine assez mal connue. Le folkloriste choisit de présenter la vie et l’œuvre de Nicolas Beldiceanu (1844-1896), poète et archéologue, dont l’activité littéraire et historique, à l’époque, sombrait dans l’oubli. Deux décennies auparavant, il avait déjà évoqué cette personnalité de la vie intellectuelle de Jassy, dont il fréquenta le cénacle littéraire, le seconda dans certaines de ses campagnes archéologiques (pour dépister et copier des inscriptions médiévales), et avec lequel il noua une amitié qui finit mal. Dans l’article de 1922 – qu’il a reproduit dans son volume „Alte vremuri. Amintiri literare” („Autres temps. Souvenirs littéraires”), imprimé en 1930 – Gorovei n’avait pas indiqué les causes de cette rupture. Il va les dévoiler dans le texte écrit en 1941: la jalousie maladive de Beldiceanu avait empoisonné cette belle amitié. Dans cette nouvelle évocation de son ancien ami, Gorovei a reproduit les lettres qu’il avait reçues de la part de Beldiceanu et, en même temps, il a saisi l’occasion pour corriger (à tort ou à raison) une paternité littéraire.
Ce manuscrit eut un destin assez étrange. Envoyé en juillet-août 1941 au professeur Simionescu, celui-ci le trouva inacceptable pour la collection „Cunoștințe folositoare” à cause de ses dimensions et proposa à l’auteur de le publier dans les „Mémoires de la Section Littéraire de l’Académie Roumaine”. Mais les membres de la Section ont tergiversé la prise d’une décision sous un prétexte qui semble aussi mystérieux que ridicule. Après cinq années de „séjour” bucarestois, le manuscrit fut restitué à l’auteur sans aucune explication (1946) et resta parmi les papiers de ses archives. En 1970, il fut acheté pour la Bibliothèque de l’Académie Roumaine et … oublié parmi ses vastes collections. Il voit le jour grâce à l’amabilité du directeur de cette bibliothèque, le professeur Nicolas Noica, membre de l’Académie, et de M-me Gabriela Dumitrescu, qui dirige le Service des Manuscrits et Livres Rares de ladite bibliothèque; à tous les deux, l’auteur de ces lignes exprime toute sa gratitude.
Cuvinte cheie: Nicolae Beldiceanu, Artur Stavri, Eduard Gruber, Artur Gorovei, poezie, arheologie, scrisori inedite, paternitate literară
Mots-clef: Nicolae Beldiceanu, Artur Stavri, Eduard Gruber, Artur Gorovei, poésie, archéologie, lettres inédites, paternité littéraire