Abstract / Resume
A premiere vue, la recherche des structures mentales communes ă. une societe tellement diversifiee que celle de I’ Occident medieval pourrait s’averer illusoire, compte tenu du fractionnement territorial, social, culturel, linguistique etc. qui particularisait cette societe au Moyen Âge. Et pourtant, en depit de cette diversite, une enquete attentive peut, quand-meme, deceler des traits communs de pensee et de perception, qui unissaient tous les membres de la societe medievale, soient-ils nobles, paysans, bourgeois, moines ou clercs seculiers, sous l’empire d’une vision unique du monde.
L’esprit profondement religieux (qui n’etait pas, ă. l’epoque, le praduit d’une ideologie, mais une maniere d’etre, ou, mieux encore, une forme d’ identite collective), la croyance en miracles, l’etroite imbrication entre le sacree et le profane, le caractere integrateur ou «global» de la pensee (totalement etrangere aux specialisations discursives modernes) et l’ image d’un Cosmos hyerarchique, isomorphe et unitaire, mais, en meme temps, dualiste, ne sont quelques uns de ces traits, qui contribuent â donner au Moyen Âge occidental la physionomie, tellement particuliere, d’un monde «que nous avons definitivement perdu». L’auteur tente de les reconstituer â l’aide de quelques sources primaires et de nombreuses references secondaires.